La FIN PROGRAMMEE de la spécificité ALPINE
La spécificité ALPINE menacée dans la future réorganisation de l'Armée de terre . Pour tuer son chien on commence à dire qu'il est malade. de même pour faire tomber un gêneur on commence à scier la branche sur la quelle il est assis. Que penser de la délocalisation du 7° bataillon de chasseurs alpins de Bourg Saint Maurice vers Grenoble ? Qu'aurions nous pensé si des technocrates du ministère avaient proposé de déplacer un port militaire à l'intérieur des terres? Ceci aurait été perçu comme totalement absurde. C'est en fait la spécificité ALPINE c'est à dire la capacité à combattre et à vivre en haute montagne en milieu particulièrement éprouvant qui est remis en cause comme à chaque réorganisation des armées et plus précisément de son armée de terre. Les fermetures programmées du centre d'aguerrissement à la montagne de BRIANCON ainsi que le centre d'instruction et d'entraînement au combat en montagne de BARCELONNETTE priveront demain la formation et la préparation à ce milieu particulièrement exigeant l'ensemble des formations (Françaises et étrangères)n'appartenant pas aux troupes Alpines. Ceci peut paraître paradoxal quand nous savons que toutes les interventions depuis 20 ans s'effectuent dans des zones de montagne et tout particulièrement en AFGHANISTAN après la BOSNIE . C'est à ce titre d'ailleurs que toutes les armées étrangères US incluses demandent la formation de leurs propres personnels dans nos centres de montagne. Les arguments mis en avant par certains technocrates sont justes dès lors qu'ils se placent dans une logique fermée qui se focalise que sur des critères financiers. Les contre arguments avancés sont toujours les mêmes depuis 20 ans. D'autres troupes non spécialisées en montagne disposent de compétences dans ce domaine et pourront remplacer aisément dans un contexte de réductions de crédits ces centres de montagne. Cette affirmation mensongère car partielle ne précise pas que tous les techniciens montagne proviennent de cette grande famille des alpins. Chaque année de très nombreux sous officiers et officiers quittent cette subdivision d'arme après avoir assimilé les techniques qui ne s'acquièrent que sur le terrain avec des diplômes équivalent à l'aspirant guide civil pour armer les différents postes au sein de nos forces spéciales en particulier. C'est ainsi qu'il y a encore 20 ans 30% des sous officiers servant à la DGSE provenaient de cette spécificité même en arborant à juste titre et fièrement le béret rouge des unités parachutistes . Chaque année les postes d'officiers montagne au sein de nos unités parachutistes les plus opérationnelles (y compris le 2° REP 2° cie (dite Montagne), 1° RPIMA ou le 13° RDP) étaient armés par ces cadres ALPINS qui s'étaient initialement formés en début de carrière aux rigueurs de milieu montagnard. Supprimer ces formations d'excellence qu'il conviendra très vite de reconstituer si nos engagements redeviennent la norme n'a qu'un but: La fermeture à terme du reliquat des unités de la division alpine. La prochaine étape sera la fermeture de l'École militaire de haute montagne qui est située à CHAMONIX, berceau de la formation de tous les spécialistes montagne. Les quelques cadres nécessaires seront alors formés sur le plan technique auprès de l'ENSA ou le centre de formation montagne de la gendarmerie. Ces formations de substitution essentiellement techniques feront perdre la spécificité militaire de l'utilisation de ces techniques si demandées par ailleurs dans nos engagements. A terme avec la suppression de cette compétence par ailleurs si demandées dans nos engagements extérieurs, c'est la capacité même de nos forces spéciales qui sera remise en cause. Est ce vraiment le choix de notre Ministre, cela paraît improbable mais en a t il au moins pris conscience? Comme de trop nombreux ministres que les hauts fonctionnaires qualifient de saisonniers alors qu'ils sont les permanents des Ministères, ses avis reposent que sur des données simplistes et tronquées même si elles s'inscrivent dans un contexte général de réductions inévitables de crédits. Contrairement aux armées Américaine ou RUSSE, nos choix sont toujours guidés par des contraintes budgétaires, même si ces choix remettent totalement en cause nos réelles capacités militaires qui comme dans d'autres domaines ne sont toujours considérées que comme des variable d'ajustement.